La consigne est simple: « apparaître au balcon ou à la fenêtre » en début de soirée, à 20 heures et manifester par des applaudissements et des bravos, la reconnaissance à tous les soignants, tous les aidants, toutes les personnes facilitant la vie de tous en ces temps de souffrance et de douleur dues au cheminement du virus à couronne.
Une France confinée, disant de la joie et de la reconnaissance au sein même du drame et de la menace persistante.
Quelle étrange parenté que celle qui naît de la solidarité, de la prise de conscience et du désir de chanter la vie.
Dans la nuit naissante, faisant de chaque persienne, une lumière d’espérance devant laquelle les mains se joignent et les voix se mêlent pour des « vivas » joyeux, j’ai joint à cet opéra improvisé à tant d’étages, quelques accords rythmés sur mon piano.
Puis, le silence s’est rétabli. Restait en soi comme une étreinte, indicible mais puissante. Une envie que la nuit soit bonne, pour tous. Et aussi, sans doute, pour que demain encore apparaissent aux balcons et aux fenêtres des visages vivants d’une piété sereine, précieuse pour guérir.
Werner Burki